Enfant mort-né, est-ce de notre faute ? Des Mamys témoignent…

Enfant mort-né, est-ce de notre faute ? Des Mamys témoignent…

Les enfants mort-nés, on a toute, à un moment de notre vie, entendu parler de ce triste événement. De près ou de loin on sait ce que l’on peut ressentir, le traumatisme au quel on fait face et la peine qu’on a. Nathalie 25 ans et Henriette 28 ans qui ont vécu ce traumatisme nous racontent leur histoire.

Nathalie :

« J’étais à terme et tout allait pour le mieux. Quand les contractions ont commencé je me suis apprêtée, j’ai pris le nécessaire et je suis allée à l’hôpital en compagnie de ma sœur . Mon bébé bougeait toujours. Après le toucher j’étais prête à être admise en salle d’accouchement. une fois installée normalement, j’ai commencé à pousser normalement guidée par une sage femme. Le bébé a envoyé la tête mais après quelques secondes elle est rentrée dans le ventre. La situation s’est compliquée et après quelque temps on m’a fait comprendre qu’il fallait que j’aille accoucher dans un autre centre, que mon cas est délicat et ils n’ont pas la possibilité de gérer ce cas d’urgence. J’ai été conduite ailleurs en urgence et je gardais espoir que tout se passe bien. Je ne ressentais plus les mouvements de mon bébé. Malgré tout on m’a fait accoucher par voie basse. Ma fille est sortie avec le cordon enroulé autour de son cou d’après l’accoucheur. On l’a mise sur mon ventre, une jolie petite avec plein de cheveux. J’implorais d’entendre son cri. J’avais mal, j’étais meurtrie, je m’en voulais, j’étais inconsolable. Je lui ai mis le vêtement prévu pour ce jour et je lui ai fait mes adieux. »

Henriette :

« J’avais sept mois de grossesse, je me suis réveillée comme tous les matins pour vaquer à mes différentes occupations. Je ne sentais pas le bébé bouger et cela a commencé à m’inquiéter. J’ai couru à l’hôpital et après quelques examens on m’a fait comprendre que son cœur ne battait plus. Je n’avais pas eu de choc physique bien avant ça, on ne comprenait absolument rien à ce qui était entrain de se passer

Selon l’OMS, un enfant mort-né correspond au « décès d’un produit de conception lorsque ce décès est survenu avant l’expulsion ou l’extraction complète du corps de la mère indépendamment de la durée de gestation. Le décès est indiqué par le fait que après cette séparation, le fœtus ne respire et ne manifeste aucun autre signe de vie tel que battement de cœur, pulsation du cordon ombilical ou contraction effective d’un muscle soumis à l’action de la volonté » Le seuil de viabilité  est également défini par l’OMS qui est de 22 semaines d’aménorrhée révolues ou un poids de 500 g.

Il existe plusieurs causes liées à ça et elles différencient en fonction du nombre de semaines :

  • Avant 27 semaines, les morts fœtales sont surtout dues à des malformations fœtales, des anomalies chromosomiques et des infections.
  • Entre 28 et 36 semaines, les causes principales sont un retard de croissance du fœtus ou un hématome rétro placentaire.
  • Après 37 semaines, la mort fœtale est le plus souvent due à un accident de cordon.

PRISE EN CHARGE POSSIBLE ?

Après le diagnostic de la mort fœtale in utéro, un traitement médicamenteux est administré à la future maman afin de déclencher le travail. L’expulsion du bébé par voie basse est toujours privilégiée à la césarienne.

Normalement, une prise en charge psychologique est aussi mise en place afin d’aider le couple ou la nouvelle maman à traverser ce traumatisme qu’est le deuil périnatal. Cet accompagnement commence dès l’annonce du décès du bébé, avec notamment le choix des mots. Une consultation avec une sage-femme spécialisée en deuil périnatal ou un psychologue est proposée. Veulent-ils voir le bébé, le porter, l’habiller, lui donner ou non un prénom ? C’est aux parents que reviennent ces décisions qui font partie intégrante de leur processus de deuil.

Le deuil périnatal est un deuil singulier : celui d’une personne qui n’a pas vécu, si ce n’est dans le ventre de sa maman. Selon une étude américaine, le risque de dépression après un enfant mort-né peut persister jusqu’à 3 ans après l’accouchement. Un suivi psychologique est donc conseillé.

Chez nous en Afrique, certaines  tribus encouragent les parents à concevoir le plus tôt possible après la perte du bébé, histoire de ne pas se laisser abattre par la précédente perte. On a tous l’impression que c’est remplacer le précédent. Et même si c’est le cas Why not ? Mieux vaut tenter le tout pour le tout au lieu de s’enfermer dans des croyances qui font de ces naissances des malheurs liés à l’occultisme.

Eviter le stress surtout, chose qui pourrait fatalement retarder la nouvelle conception.

La vigilance et toutes les précautions d’un déroulement normal de grossesse seront bien sûr au rendez-vous.

Il est certains que chacun vit le deuil à sa manière mais le plus important est de ne pas se laisser mourir, comme on dit toujours « après la pluie le beau temps » ; ne pas perdre de vue le meilleur qui arrive même si on a  toujours l’impression que c’est à perte de vue et que nous n’aurons pas le temps de le savourer.

Pour Nathalie, cette période est un lointain souvenir. Elle s’est vite remise de son traumatisme d’après la suite de son témoignage : «  Après la perte de ma petite fille, j’ai conçu deux mois après et me voici aujourd’hui maman d’un petit garçon, en santé et magnifiquement dodu ; je ne pouvais pas rêver mieux comme cadeau de la vie, d’ailleurs je la remercie de m’avoir redonné du sourire. Je suis heureuse et comblée. »

De ceci on peut conclure que le plus important est de se remettre de cette situation de la meilleure façon qu’on puisse le faire. Explorer tout ce qui nos permettra de maintenir le mental haut et ne surtout pas se fier aux interprétations occultes liées à ce genre de perte.

Et vous les Mamys, une expérience similaire vous a-t-elle affectée ou quelqu’un de votre entourage ?

 

Rejoignez nous sur Facebook

One comment

  1. Aurélie Drivet says:

    Chère Judith,

    Je viens de tomber sur votre blog et de lire votre article qui m’a beaucoup touché puisque j’ai moi-même perdu un bébé à la naissance dans les conditions similaires à celles vécues par Nathalie.
    Le titre de votre article m’a interpellé puisque même si l’on sait que la maman n’est pas responsable de la mort de son bébé, elle porte souvent une culpabilité profonde qui l’empêche parfois d’avancer sur le lent et long chemin du deuil et de la résilience.
    J’ai écrit un livre sur cette expérience douloureuse, la pire qu’il soit: la perte d’un enfant. Ce livre s’appelle Un Hiver au printemps (éditions Presses de l’EHESP).
    C’est un livre que j’ai écrit pour briser le tabou sur le deuil périnatal et pour aider les mamans à se reconstruire, à travers mon témoignage: https://www.presses.ehesp.fr/produit/hiver-printemps-lhopital-etait-bienveillant-mamans/

    N’hésitez pas à diffuser mon témoignage, en faisant connaître mon livre qui j’espère, pourra aider les parents désenchantés.

    Bien à vous,

    Aurélie Drivet

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.